CHARLOTTE RAMPLING dit un texte de Sophie Landowski. Concert SO BRITISH.

Publié le par Sophie Landowski

CHARLOTTE RAMPLING

dit un texte de Sophie Landowski

 en introduction du concert donné en l’honneur du Jubilé de Diamant de Sa Majesté LA REINE ELIZABETH II, sous le haut patronage et en la présence de Son Excellence Monsieur Matthew Sudders, ambassadeur, délégué permanent du Royaume-Unis auprès de l’UNESCO.

Le 13 juin 2012 à Paris à 20h30 en la Basilique Sainte-Clotilde.

 

SO BRITISH !

Purcell, Elgar, Locke, Rutter, Parry.

 

Choeur JUBILATE, Quintette MAGNIFICA,

Jean-Paul IMBERT à l’orgue.

 

Direction CHRISTIAN CIUCA.

 

 

 

C’est en l’honneur de la reine Elisabeth II, pour fêter son jubilé de diamant, que nous sommes ici les hôtes de celle qui devint la première reine de la France en épousant Clovis, elle-même de lignée royale burgonde, et qui reste vénérée comme la fondatrice de la monarchie française : la reine Clotilde.

Or, canonisée quelques années après sa mort vers l’âge de 70 ans, la sainte est fêtée le 4 juin au calendrier.

 

Quel meilleur écrin que la Basilique Sainte-Clotilde pour cet hommage dont les célébrations culminent précisément en ce début du mois de juin 2012 !

 

Les œuvres que nous allons entendre ce soir ont presque toutes été composées pour des événements officiels liés à la monarchie britannique.

 

Seules quelques unes sont purement religieuses : le blason de la couronne d’Angleterre ne s’orne-t-il pas de la devise « Dieu et mon droit » ?

 

Sans vouloir prétendre définir l’essence de la musique anglaise, je vous annonce une soirée pourtant très particulière.

 

Il se dégage de ce programme une atmosphère à la fois grandiose et recueillie qui n’appartient qu’à une nation qui a su maintenir contre vents et marées le faste de la royauté.

Les sonorités éclatantes des cuivres, le mystère de l’orgue et les harmonies des différentes voix du chœur rapprochent étonnamment le 17ème siècle de Locke et de Purcell à celui que nous vivons, illustré par les compositions d’un Rutter.

 

La permanence de la monarchie jusqu’à nos jours s’accompagne en Angleterre d’une longue traîne d’apparat musical. Tous ces compositeurs rendent hommage à leurs souverains et ceux-ci savent les en remercier.

 

Matthew Locke, qui fut le compositeur attitré de la cour du roi Charles II dans les années 1660, composa la Marche du couronnement du monarque remis sur le trône d’Angleterre après la mort de Cromwell.

 

Henry Purcell, qui hérite de sa charge officielle, est enterré dans  l'Abbaye de Westminster, tout près du grand orgue. Sur son épitaphe, on peut lire :

 

Here lyes Henry Purcell Esq.

Who left this Life

And is gone to that Blessed Place

Where only his Harmony

can be exceeded.

 

Ici repose Henry Purcell Esq.,

qui a quitté cette vie

et s’en est allé vers ce lieu béni,

le seul où sa musique puisse être surpassée .

 

 

Maintenant je vais vous raconter une histoire …

 

Le roi Charles II, ne pouvant avoir d’héritiers de sa femme Catherine de Bragance, honora sept nobles dames d’une douzaine d’enfants illégitimes. La princesse Dianadescendait de l’un d’eux, Charles Lennox, duc de Richmond et son fils William sera probablement le premier monarque descendant de ce roi quelque peu frivole.

 

Or c’est le “This is the day”, que John Rutter composa sur le Paume 118 pour son mariage avec Kate Middelton que nous allons entendre ce soir non pas sous les voûtes de Westminster mais celles de la basilique dédiée à la reine Clotilde.

 

Vous reconnaîtrez bien sûr l’hymne “Jerusalem” et son « chariot of fire »,

tant apprécié par George VI, que Sir Charles Hubert Hastings Parry, 1er baronnet, composa sur un poème de William Blake et qui est devenu pour les Anglais l’équivalent d’un hymne national.

 

Bring me my Bow of Burning Gold;

Bring me my Arrows of Desire;

Bring me my Spear; O clouds Unfold!

Bring me my Chariot of Fire!...

 

… Apportez-moi mon arc d'or brûlant!

Apportez-moi mes flèches de désir!

Apportez-moi ma lance! O nuages, déployez-vous!

Apportez-moi mon char de feu!...

 

Ces vers qui évoquent l’envolée du prophète Elie, ont aussi inspiré Vangelis, souvenez-vous, dans le film de Hugh Hudson « Les Chariots de feu ».

 

Quant à la première Marche de « Pomp and Circumstance », « Land of Hope and Glory » composée par Sir Edward Elgar, 1er baronnet de Broadheath, vous la connaissez bien si vous êtes chaque année parmi les milliers de spectateurs de la dernière nuit des London Promenade Concerts, « the Last Night of the Proms », ou si vous assistez à la remise des diplômes dans les universités américaines.

 

“I've got a tune that will knock 'em – will knock 'em flat" ( « J’ai une mélodie qui va les frapper, les sidérer »), se réjouissait Elgar auprès de son amie Dora Penny, ne songeant alors qu’à la commande d’Edouard VII pour son propre couronnement, et qui emprunta son titre à Shakespeare dans Othello :

 

« Farewell the neighing steed, and the shrill trump,

The spirit-stirring drum, the ear-piercing fife,

The royal banner, and all quality,

Pride, pomp and circumstance of glorious war! »

 

« Adieu le coursier qui hennit, et la stridente trompette,

et l’encourageant tambour, et le fifre assourdissant !

Adieu la bannière royale et toute la beauté,

l’orgueil, la pompe et l’attirail de la guerre glorieuse ! »

 

*

 

Maestro, il est temps pour moi de vous laisser la place car j’aime suivre le conseil de Richard Wagner :

 

« La musique commence là où s’arrête le pouvoir des mots.

 

 

*

 

Sophie LANDOWSKI

 

 

 

 

Publié dans Spectacle

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